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Adopter les bons réflexes

Pourquoi ces maladies sont-elles dites silencieuses ?

Pour la plupart d’entre nous, la maladie existe quand nous la ressentons. Mais pour notre médecin, elle peut être présente bien avant. Les progrès de la médecine permettent souvent de diagnostiquer une maladie chronique bien avant qu’elle se manifeste pour la personne. Quant aux premiers symptômes ressentis, ils sont souvent discrets et banals et n’incitent guère à consulter un médecin. Enfin nous avons tendance à nous habituer à eux quand ils durent, même s’ils s’aggravent progressivement.

De la sensation aux symptômes

Spontanément, nous consultons un médecin parce que nous avons des sensations physiques qui perturbent notre vie quotidienne : nous avons mal quelque part, nous avons de la difficulté à respirer, nous toussons, nous ressentons une fatigue anormale, etc. Pour nous, la maladie est un ensemble de sensations subjectives.

Après un examen, le médecin interprète ces sensations qui deviennent des événements objectifs : des symptômes, en langage médical. Avec un interrogatoire, un examen clinique et parfois des examens complémentaires, il sera en mesure de poser un diagnostic.

À la recherche des anomalies cachées

Le problème est qu’une maladie peut évoluer silencieusement jusqu’à ce qu’elle détériore sérieusement un organe ou une fonction physiologique. Grâce aux immenses progrès qu’elle fait depuis deux siècles, la médecine est capable de diagnostiquer une maladie bien avant qu’elle se manifeste pour nous et nous inquiète.
  • Le diabète de type 2 en est un excellent exemple (1). Aujourd’hui, il est diagnostiqué par un examen biologique qui montre un taux trop élevé de sucre dans le sang (glycémie). Notre médecin peut le rechercher parce que nous avons plus de 55 ans ou parce que nous avons des facteurs de risque : un surpoids ou une obésité, un manque d’exercice physique, une alimentation mal équilibrée, des antécédents familiaux ou de gros bébé,
Il ne le cherche pas forcément parce que nous ressentons des signaux de la maladie. En revanche il peut le faire parce que nous avons des symptômes qui l’évoquent fortement, comme une soif exagérée associée à une majoration de la diurèse et à un amaigrissement inexpliqué (qui est un symptôme du diabète de type 1). Des plaies au pied indolores qui persistent peuvent être la manifestation d’une complication survenue longtemps après l’apparition de votre diabète qui était méconnu jusque-là. Sachant que nous avons un diabète ou que nous risquons d’en avoir un, il va analyser l’état de nos organes et les fonctions que l’excès de sucre dans notre sang peut abîmer. Il va par exemple faire pratiquer un dosage de la créatinine dans notre sang, qui lui permettra de savoir si nous avons une maladie rénale débutante ou avancée (2). L’insuffisance rénale est la difficulté de nos deux reins à remplir correctement leurs fonctions de filtration du sang et de production de certaines hormones indispensables. C’est une maladie sérieuse : nous avons besoin de nos reins. Pourtant elle aussi peut rester très longtemps sans se manifester.
  • Autre exemple : l’insuffisance cardiaque (3). Elle peut se manifester seulement par une fatigue ou un essoufflement, qui sont des symptômes communs à d’autres maladies. Les personnes qui les ressentent les attribuent souvent à l’âge et s’en accommodent pendant assez longtemps. Grace à l’électrocardiogramme et l’échocardiographie notamment, il est possible de faire le diagnostic de l’insuffisance cardiaque et de mettre en route un traitement adapté avant que cette maladie n’évolue et conduise à l’hospitalisation.
Ainsi un bon nombre de maladies chroniques restent longtemps silencieuses ou ne sont perçues que par des signes discrets. Nous ne trouvons pas ces signes inquiétants parce que nous nous habituons à eux ou les considérons comme normaux du fait que nous prenons de l’âge. De plus, la plupart d’entre eux ne sont pas spécifiques et n’orientent pas à eux seuls vers une maladie particulière.

Une succession de silences

Certaines maladies chroniques peuvent elles-mêmes être la complication de maladies muettes ou peu bruyantes pour le malade.

  • Par exemple, l’insuffisance rénale chronique favorise l’apparition ou l’évolution d’une insuffisance cardiaque. L’inverse est également vrai. (4)
  • L’insuffisance cardiaque peut être consécutive à une maladie coronarienne, c’est-à-dire par l’obstruction plus ou moins importante et plus ou moins brutale des artères qui irriguent le muscle cardiaque (3).
  • La maladie coronarienne est elle-même favorisée par le diabète. Or chez une personne diabétique, elle ne se manifeste pas toujours par les douleurs typiques qui classiquement la font reconnaître assez facilement (6).

Dépister la maladie avant qu’elle se manifeste

Aujourd’hui, le médecin peut détecter une maladie que nous ne ressentons pas ou peu. Cette détection précoce lui permettra de mettre en route un traitement suffisamment tôt afin d’éviter au maximum qu’elle ne s’aggrave ou n’entraîne d’autres maladies (c’est-à-dire des complications). Pour nous, patients, cela nous permet de prendre la maladie à bras le corps.

 

Notre corps doit être entretenu et surveillé car l’évolution silencieuse de la maladie n’est pas une fatalité, vous pouvez adopter des bons réflexes pour mieux la connaître et mieux vivre au quotidien ! Retrouvez-les à travers ce site.

Références

  1. Diabète de type 2. Un trouble du métabolisme principalement lié au mode de vie. Inserm. 13 février 2019. https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/diabete-type-2
  2. Dépistage, symptômes, diagnostic et évolution de la maladie rénale chronique. Ameli.fr. 14 novembre 2019. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-renale-chronique/symptomes-diagnostic-evolution
  3. Insuffisance cardiaque. Les symptômes, le diagnostic et l’évolution de l’insuffisance cardiaque. Ameli.fr. 14 novembre 2019. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/insuffisance-cardiaque/symptomes-diagnotic-evolution
  4. Thomas Crépin, Cécile Courivaud. Syndromes cardio-rénaux. La Revue du Praticien Médecine Générale. Tome 30. Numéro 968. Octobre 2016.
  5. Comprendre l’angine de poitrine. Ameli.fr. 11 décembre 2019. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/angine-poitrine/comprendre-angine-poitrine
  6. Les symptômes et le bilan médical de l’angine de poitrine. Ameli.fr. 21 juillet 2020. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/angine-poitrine/symptomes-bilan-medical

FR- 8982 06-2021

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