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Le bonheur, c'est bon pour la santé
“Depuis quelques années, je me suis mis à être un peu gai parce qu’on me dit que c’est bon pour ma santé“ écrivait Voltaire qui était volontiers dépressif et hypocondriaque.
Les gens heureux ont-ils moins de pépins de santé ? La bonne santé, ou l’impression que l’on en a, participe incontestablement au bonheur. Cependant ce n’est pas parce qu’on est malade que le bonheur est impossible. D’ailleurs le bonheur ne serait-il pas également protecteur ?
Le bonheur est en nous
Il n’est sûrement pas le plaisir ni une addition de petits plaisirs, fugaces par nature, mais un état beaucoup plus profond et durable. Il n’existe pas d’addiction au bonheur à l’inverse de ce qui se voit avec certains plaisirs comme le jeu ou le vin.
L’homme est programmé pour le bonheur, mais chaque individu l’exprime de manière unique selon sa constitution. Plus précisément, ce sont dans nos gènes et dans notre intestin qu’il faut aller chercher l’origine de la bonne humeur et du bonheur (1).
Nos gènes constituent le socle de notre personnalité. Selon l’étude réalisée par Sonja Lyubomirsky en 2005 (2), notre niveau de bonheur, serait d’ailleurs lié pour 50% à notre capital génétique, pour 10% à nos conditions de vie et pour 40% à des facteurs sur lesquels l’individu pourrait agir, mais il n’est nullement question d’en faire une règle universelle.
La sérotonine ou « hormone du bonheur », est quant à elle une neuro-hormone présente à la fois au niveau du cerveau et du système digestif. Antidépresseur naturel, influant sur les niveaux d’humeur, d’anxiété de motivation et de bonheur au niveau du cerveau, la sérotonine est également impliquée dans la régulation du rythme biologique, de l’appétit, de la température.
A savoir
La sécrétion de sérotonine est issue à plus de 80% (3) de notre intestin. Elle dépend de l’apport en un acide aminé, le tryptophane qui se retrouve dans les poissons gras, les produits laitiers, les œufs, la volaille, le chocolat et certains fruits (amande, bananes).
Le stress contre-productif
« Le bonheur peut être notre meilleur médecin », affirme le Dr Jean-Pierre Houppe, cardiologue dans le Grand-est, formé à la psychologie et la sophrologie. Les cardiologues sont en effet en première ligne pour observer chez leurs patients les effets de certains états sur leur santé cardiaque.
Ainsi le stress, l’anxiété, la tristesse, la colère ou l’hostilité représentent à eux tous 33 % des causes d’évènements coronariens (4). Mais ce n’est pas tout : la souffrance psychique peut accroître aussi le risque d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer ou de maladies infectieuses, entre autres (5).
Le bonheur protecteur
A l’inverse, des études menées par les professeurs en psychologie Ed Diener et Micaela Chan aux Etats-Unis ont montré que le bonheur, qu’il soit défini par bien-être, joie, espoir, optimisme, sens de l’humour ou énergie, peut augmenter l’espérance de vie de 4 à 10 ans (6).
Le bonheur contribue au maintien d’une bonne santé pour les personnes qui le sont déjà et améliore celle des personnes malades. Il préserve également l’autonomie et protège des maladies mentales. Ainsi, selon l’étude japonaise de Megumi Koizumi de 2008, le fait d’avoir un but dans la vie diminuerait, pour les hommes, le risque d’infarctus de près de 45% et celui d’accident vasculaire cérébral d’environ 70% (7).
Forts de ces informations, il est tentant de se dire qu’il ne tient qu’à nous d’être heureux où d’adopter un état d’esprit qui nous y aidera.
Des informations à méditer !
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Références
- Le cœur du bonheur, Dr Jean-Pierre Houppe, éditions Dunod, 2019, p.62
- Lyubomirsky et al, The Benefits of Frequent Positive Affect: Does Happiness Lead to Success? Psychological Bulletin 2005, Vol. 131, No. 6, 803– 855
- L’influence du microbiote intestinal sur le métabolisme du tryptophane et sur notre santé, INSERM, 13 jun 2018, https://presse.inserm.fr/linfluence-du-microbiote-intestinal-sur-le-metabolisme-du-tryptophane-et-sur-notre-sante/31709/
- Rosengren A et al. Association of psychosocial risk factors with risk of acute myocardial infarction in 11119 cases and 13648 controls from 52 countries (the INTERHEART study): case-control study. Lancet, 364, 953-962 (2004), p.961
- Diener E & Chan M. Y. Happy People Live Longer: Subjective Well-Being Contributes to Health and Longevity APPLIED PSYCHOLOGY: HEALTH AND WELL-BEING, 2011, 3 (1), 1–43 doi:10.1111/j.1758-0854.2010.01045.x p. 11-12
- Diener E & Chan M. Y. Happy People Live Longer: Subjective Well-Being Contributes to Health and Longevity APPLIED PSYCHOLOGY: HEALTH AND WELL-BEING, 2011, 3 (1), 1–43 doi:10.1111/j.1758-0854.2010.01045.x p.30-31
- Koizumi, M., Ito, H., Kaneko, Y., Motohashi, Y. (2008). Effect of having a sense of purpose in life on the risk of death from cardiovascular diseases. Journal of Epidemiology 2008;18(5):191-6, p. 1 et 3
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