La maladie coronarienne

La maladie coronarienne désigne l’obstruction plus ou moins complète des artères qui irriguent le muscle cardiaque : les artères coronaires. Ses symptômes sont très variés, depuis l’angine de poitrine jusqu’à la crise cardiaque, appelée plus communément « infarctus du myocarde ». Elle peut être grave, mais sa prise en charge a fait des progrès considérables depuis une vingtaine d’années : sa mortalité a diminué de moitié(1).

La maladie coronarienne est très fréquente

  • On estime qu’en France, elle touche 1 % des personnes âgées de 45 à 65 ans et 4 % des personnes de 75 à 84 ans. Elle occasionne de 80 000 à 100 000 hospitalisations par an(1)
  • Ces hospitalisations sont 2,2 fois plus fréquentes chez les personnes diabétiques que chez les autres(2).

Sources :
Étienne Puymirat. Épidémiologie de la maladie coronarienne. La Revue du Praticien. Vol65, mars 2015. 317-320.
Fabrice Bonnet. Le risque cardiovasculaire du diabétique : les évidences. Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine, 2018, 202, nos 5-6, 887-895, séance du 15 mai 2018. https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2018/05/P.887-896.pdf

Quels liens entre angine de poitrine et maladie coronarienne ?

Le cœur est une pompe qui distribue le sang dans le corps grâce aux contractions de son muscle (le myocarde). Ses besoins en oxygène et en nutriments sont assurés par un réseau dense de vaisseaux qui naissent à partir de trois artères principales, les coronaires.

9 maladies coronariennes sur 10 sont dues à un phénomène appelé athérosclérose(3). Il s’agit du dépôt de plaques graisseuses dans la paroi intérieure des artères. Ces plaques sont constituées essentiellement d’un certain type de cholestérol, le LDL-cholestérol (le « mauvais » cholestérol).

Elles apparaissent tôt dans la vie et grossissent progressivement pendant plusieurs années. Leur croissance est favorisée par une mauvaise hygiène de vie (tabac, consommation excessive de sucre ou de matières grasses, etc)(4).

Peu à peu, elles bouchent les artères atteintes, diminuant ainsi leur débit. Lorsque c’est une artère coronaire qui est touchée, celle-ci peut alors moins bien assurer l’apport en oxygène de la zone qu’elle irrigue, par exemple à l’occasion d’un effort même minime.
En général, une violente douleur en résulte, située au niveau du sternum et accompagnée d’une angoisse très forte(5).
Elle cède rapidement quand l’effort cesse ou quand le malade prend un médicament spécifique, à base de trinitrine. C’est l’angine de poitrine, ou angor(4).

Quand les douleurs sont espacées et se ressemblent, sans s’aggraver, la maladie coronarienne est dite stable (on parle aussi d’angor stable)(5).

A savoir

Souvent, l’obstruction de la coronaire touchée est compensée par la création de nouveaux vaisseaux sanguins à partir des portions saines de l’artère ou d’une autre artère. C’est pourquoi la maladie peut rester silencieuse pendant longtemps(4).

Quel lien avec l’infarctus du myocarde ?

La paroi intérieure des artères est recouverte d’un tissu très fin appelé endothélium. Au niveau de la plaque d’athérome, il est très fragile. Il l’est d’autant plus qu’il a subi des agressions, dues souvent à une mauvaise hygiène de vie (tabac, excès de sucre, etc.)(4).

Il est donc facilement victime de brèches. Pour les colmater, il se forme un caillot (le nom savant est thrombus)(4). Le caillot peut aussi boucher l’artère rapidement et totalement, même si la personne n’a fait aucun effort particulier. La zone du myocarde irriguée par l’artère est alors privée brutalement d’oxygène(4). Cette zone s’abîme très vite, jusqu’à provoquer une lésion irréparable qui occasionne souvent une douleur intense. 

C’est la « crise cardiaque », ou infarctus du myocarde(4).

A savoir

Cette douleur ne cède ni au repos ni à la prise de trinitrine. Il faut alors avoir recours le plus rapidement possible aux services d’urgence (appel au 15 ou au 112)(6).

Deux techniques peuvent être employées pour déboucher la coronaire(7) :

  • À partir d’une artère du bras, l’introduction d’un ballonnet pour l’élargir, puis de la mise en place d’une sorte de tuteur vasculaire (appelé stent) pour consolider l’élargissement obtenu
  • Une perfusion de médicaments destinés à dissoudre le caillot (fibrinolytiques).

Il est également possible de recrourir à la chirurgie du pontage aorto-coronarien quand les plaques athéromateuses sont sévères, multiples ou présentes sur des coronaires majeures.

Des manifestations atypiques

La maladie coronarienne ne se manifeste pas toujours de la manière qui vient d’être décrite, en particulier chez la personne diabétique. Elle peut rester silencieuse ou se traduire par des nausées, un malaise, un essoufflement ou une fatigue, une douleur d’allure digestive(5,6).

Les crises d’angine de poitrine peuvent se rapprocher et se déclencher pour des efforts plus faibles que d’habitude ou après les repas. Elles sont moins facilement calmées par la trinitrine. La maladie coronarienne est dite instable quand les crises d’angine de poitrine se rapprochent et se déclenchent pour des efforts plus faibles que d’habitude (voire après les repas). On parle aussi d’insuffisance coronarienne aiguë. Elle fait craindre un infarctus du myocarde et nécessite une hospitalisation en urgence(5).

Depuis une vingtaine d’années, d’importants progrès ont été faits dans la compréhension et la prise en charge de la maladie coronarienne. Pour la diagnostiquer et préciser sa forme, le médecin et/ou l’équipe médicale fait appel à toute une batterie d’examens (5) mis en œuvre selon la façon dont elle se manifeste tels que : 
– bilan sanguin
– électrocardiogramme
– échocardiographie transthoracique
– coronarographie
– scanner coronaire, etc.

En dehors des crises, le traitement de la maladie coronarienne repose sur des médicaments et la prise en charge de tous ses facteurs de risque : suppression du tabac et de l’alcool, alimentation équilibrée, exercice physique adapté, prise en charge du diabète et des anomalies des graisses.

Pas à pas, vous pouvez agir sur ces facteurs de risques et adopter de bonnes habitudes, et vous pouvez en parler à votre médecin.

En attendant, retrouvez tous les conseils pour mieux vivre avec votre maladie au quotidien à travers ce site !

Références :
  1. Étienne Puymirat. Épidémiologie de la maladie coronarienne. La Revue du Praticien. Vol65, mars 2015. 317-320.
  2. Fabrice Bonnet. Le risque cardiovasculaire du diabétique : les évidences. Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine, 2018, 202, nos 5-6, 887-895, séance du 15 mai 2018. https://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2018/05/P.887-896.pdf
  3. Comprendre l’angine de poitrine. Assurance maladie. 11 décembre 2019. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/angine-de-poitrine-angor/symptomes-bilan-medical
  4. Nicolas Danchin. Histoire naturelle de la maladie coronarienne. La Revue du Praticien. Vol 65, mars 2015. 321-3.
  5. Les symptômes et le bilan médical de l’angine de poitrine. Assurance maladie. Santé. Angine de poitrine. 21 juillet 2020. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/angine-poitrine/symptomes-bilan-medical
  6. Reconnaître un infarctus (ou crise cardiaque) et agir au plus vite. Assurance maladie. Santé. Infarctus du myocarde. 7 juin 2021. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/infarctus-myocarde/reconnaitre-infarctus-agir
  7. Le traitement de l’infarctus du myocarde. Assurance maladie. Santé. Infarctus du myocarde. 7 juin 2021. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/infarctus-myocarde/traitement

Ces pages pourraient aussi vous intéresser !

FR-8836 06/2021