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S'alimenter sainement

Comment continuer à prendre plaisir aux repas de fêtes lorsqu’on est atteint de diabète et/ou de MRC ?

Tout au long de l’année, les repas de fêtes (anniversaire, mariage, fêtes de fin d’année) sont légion. Ils peuvent parfois être source d’angoisse et d’inquiétude pour de nombreux patients qui suivent une alimentation adaptée à leur maladie, notamment ceux atteints de diabète et/ou d’insuffisance rénale. Dans leurs cas, une modération des consommations de protéines, de sel, de sucres et de graisses sont attendues1. Pour autant, ce sont des moments de plaisir et de convivialité indéniables dont il convient de ne pas se passer, au risque d’affecter son moral au quotidien.

Se faire plaisir reste donc important, il est possible de manger de tout sans se resservir pour autant. En tant que diététicien-nutritionniste, je vous propose quelques conseils pour des repas de fêtes équilibrés, qui sauront ravir vos papilles !

Comment composer un repas adapté au diabète et à l’insuffisance rénale tout en se faisant plaisir ?

A l’apéritif, de nombreuses recettes autour des crudités et des sauces aux herbes aromatiques existent et peuvent être privilégiées pour limiter l’apport de sel et de protéines2. En revanche, il faut éviter de consommer de l’alcool sans avoir mangé au préalable, au risque de déclencher une hypoglycémie chez les personnes diabétiques si l’apéritif dure dans le temps.3

Exemple de recettes apéritives :
  • Brochettes de tomates mozzarella
  • « Pan con tomate » (toast aux tomates et à l’ail)
  • Guacamole et biscuits aux céréales

Une crudité ou salade mélangée est idéale en début de repas. Riche en fibres, son effet rassasiant permet d’éviter de surconsommer du pain (source de sel) ou de se resservir à mesure que le repas dure dans le temps. 

Les fruits associés aux légumes crus peuvent apporter une touche festive et sont peu riches en protéines. Voici des exemples d’association : 
 
  • Dés de poires, salade batavia et cerneaux de noix 
  • Figues, mâche et noisettes 
  • Pommes, betteraves et avocat 

En plat principal, la viande (rouge ou blanche), la volaille ou le poisson sont aussi riches en protéines les uns que les autres. Ils peuvent être à l’honneur et être accompagnés de légumes et de féculents. Servez-vous plus volontiers en légumes cuisinés pour constituer la moitié (1/2) de votre assiette. Féculents et portion de protéines constitueront chacun 1/3 de l’assiette.

Et vous, patients qui suivez une alimentation réduite en protéines, ne culpabilisez pas à en consommer de manière exceptionnelle ! L’apport important de protéines sur un repas ne nuira pas aux fonctions de vos reins aussi rapidement. Vous pourrez reprendre une alimentation plus réduite dès les repas suivants.

En fin de repas, si vous souhaitez vous faire plaisir avec la bûche glacée ou la tarte maison, vous devrez alors faire l’impasse sur le fromage : riche en protéines, sel et graisses, il alourdirait la note et augmenterait votre temps de digestion. Enfin, si vous consommez de l’alcool, veillez à bien alterner avec des verres d’eau pour favoriser un bon sommeil lors de votre sieste ou de la nuit qui suivra4.

Que manger le lendemain ou le repas suivant ?

Pour les repas suivants : mettez votre foie et vos reins au repos suite à l’afflux d’aliments riches en protéines, sucres et graisses.

En effet, après digestion des aliments, les acides aminés (molécules unitaires qui, associées dans un ordre précis, vont former des protéines) libérés des protéines, les graisses et les sucres sont acheminés vers le foie pour être utilisés, notamment, dans la production de protéines. Les sucres et graisses seront également stockés sous forme d’énergie disponible pour tout besoin énergétique du corps5.

Le rein, lui a pour fonction d’éliminer les déchets (urée) issus de la digestion des protéines6.

Crus, en potage, en entrée… les légumes sous toutes leurs formes, peuvent accompagner des céréales complètes en plat principal sans avoir besoin d’être accompagnés d’une source de protéines. 

Bonnes fêtes à vous !

 

Ce contenu a été rédigé par Stanislas Trolonge, Diététicien – Nutritionniste 

  1. Hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP. L’insuffisance rénale chronique, https://pitiesalpetriere.aphp.fr/linsuffisance-renale-chronique/ 
  2. France Rein. Régime hypoprotidique et précautions alimentaires en prévention de l’IRC. Stanislas Trolonge & Dr Côme Bureau. 04/2019 https://www.francerein.org/wp-content/uploads/2021/12/fiche-pratique-france-rein-89-regime-hypoprotidique-et-precautions-alimentaires.pdf
  3. Turner BC et al. The Effect of Evening Alcohol Consumption on Next-Morning Glucose Control in Type 1 Diabetes; Diabetes Care 24:1888–1893, 2001 https://diabetesjournals.org/care/article/24/11/1888/24724/The-Effect-of-Evening-Alcohol-Consumption-on-Next
  4. Institut national du sommeil et de la vigilance. Sommeil et alimentation : bien se nourrir pour bien dormir. https://institut-sommeil-4- vigilance.org/sommeil-et-alimentation/
  5. AFEF. Où se trouve mon foie ? https://afef.asso.fr/le-foie/le-connaitre/les-fonctions-du-foie/
  6. ADNN. Protéger ses reins : les protéines. Stanislas Trolonge. https://www.adnn.org/proteger-ses-reins-1-les-proteines/

FR-12249 06/2022

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